dimanche 28 juillet 2013
Odyssée, d'Homère
Que dire de cette oeuvre, dont tant fut déjà dit ?
Et quel autre récit portons-nous en pensées,
Sans avoir lu le livre tant il nous est légué
Par la culture, la langue et aussi le pays ?
Du grec ne sachant rien et bien peu érudit,
De la forme comme du fond, il faut raison garder,
Aussi du traducteur on ne peut décider
La meilleure traduction sans faire de parti pris.
Celle de Jacottet qu'on prétend la plus belle,
Ou Leconte de Lisle qui passe pour plus fidèle ;
Et tant d'autres encor qui ne valent pas moins.
Mais c'est celle de Bérard qui a tout mon suffrage,
Lui qui pour son Ulysse refit un même voyage,
Et parce qu'elle m'enivre de ses alexandrins.
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Odyssée, Homère, traduction de Victor Bérard, Folio, 2009, 597 pages.
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Pourquoi pas l'alexandrin, en effet ? On ne rend justice à un poème que par un autre poème.
RépondreSupprimerJ'ai horreur des traductions en prose plate et informe pour les grandes épopées, qu'elles soient médiévales ou antiques.
On lit de-ci de-là des critiques sur Victor Bérard, on le dit archaïque, ampoulé, lourd, mais les critiques omettent souvent de dire que Bérard s'est imposé la contrainte de la rime et de l'alexandrin. La tâche n'en est que plus ardue et mérite la louange. Par ailleurs, l'argument que la traduction est bonne lorsque le traducteur colle au plus près de la langue d'Homère, et donc à l'esprit de l'aède, ne tient pas car Bérard montre bien, par les passages qu'il place entre crochets, que l'Odyssée est un patchwork dont peut-être la moitié seulement appartient à Homère. Beaucoup de scènes ont été étirées et augmentées parce qu'elle plaisaient à l'auditoire, parce qu'on en redemandait. Les styles diffèrent, la qualité aussi, ces ajouts postérieurs apportent des incohérences et des répétitions. Le talent de Bérard est d'avoir unifié tout cela en un style qui a du caractère et beaucoup de charme.
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