Parker poursuit son cheminement à la fois méticuleux et hasardeux dans les soubassements de notre monde. Avoir un compte en banque anonyme, payer en liquide, donner des faux noms, trouver une arme, revendre un butin, emprunter une voiture, changer de voiture, changer encore de voiture, trouver une autre planque ou un nouvel associé, se débarrasser d'un corps, changer de voiture, encore, toujours. Parker ne peut pas faire du sur place, s'il s'arrête, c'est la prison ou c'est la mort. Il n'évolue pas dans le monde visible, le monde conventionnel, le monde des règles à respecter en échange de places à prendre et de situations à bâtir. Il est underground, en des lieux où la mobilité permanente est gage de survie. Il observe et surveille ses arrières, il croise les regards et décode ce qui se trame derrière. Ami ou ennemi ? Mais Parker n'a pas d'ami, comme il n'a pas d'ennemi. Si un type le balance, c'est que pour cet homme c'était la solution la moins dangereuse ou la plus simple, ou la moins onéreuse, bref, l'homme aura fait au mieux. Parker comprend ça ; il ne tiendra pas rigueur, il aurait fait pareil. Ce qui fascine peut-être le plus chez ce personnage, c'est que quoi qu'il décide de faire : cambrioler une banque, semer la police ou exécuter un témoin, il le fera toujours avec bon sens. Il fait le mal, mais il le fait bien.
Backflash, Richard Stark, Rivages, 2003, 307 pages.
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