mercredi 1 mai 2013

Scandale de la vérité, de Georges Bernanos




« J'attends que de jeunes chrétiens français fassent, entre eux, une fois pour toutes, le serment de ne jamais mentir, même et surtout à l'adversaire, de ne jamais mentir, de ne mentir sous aucun prétexte et moins encore, s'il est possible, sous le prétexte de servir des prestiges qui ne sont d'ailleurs compromis que par le mensonge. », p. 78.

C'est 39 qui débute et le pays commencera la guerre à genoux, ayant déjà plié devant Munich. Bernanos sait que la messe est dite et que celle-ci est aussi noire que l'âme de ses officiants. Il ne peut rien venir de bon de dirigeants incroyants.

« Nos héros sont des militaires ou des saints... », p. 8.

Et où sont-ils ? Il n'y en a plus. Des pacifistes et des littérateurs, voilà ceux qui peuplent le QG français. Des têtes qui chauffent à tenter de résoudre la quadrature du cercle : Hitler n'est pas un mauvais bougre. 

« Dans cet antique pays chrétien, il est à la fois risible et sinistre de voir un petit nombre de philosophes, d'esthètes imposer par la plume, la parole, l'action publique, leurs propres débats intérieurs à de braves gens qui depuis des siècles n'avaient jamais eu besoin de se confirmer par un système dans leurs fidélités naturels. », p. 49.

Démontrer l'impensable ; vendre le mal pour le bien ; creuser sa propre fosse ; faire aimer le mensonge.


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Scandale de la vérité, Georges Bernanos, Gallimard, 1939, 79 pages.

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