« Qui donc a remarqué, qui donc, aujourd'hui, remarque à quel point notre civilisation vantarde et glorieuse de rien, est plus disposée à s'interroger qu'à agir, à se poser — futiles et inextricables — une infinité de problèmes auxquels s'occupe une infinité de docteurs, plutôt qu'à faire les choses elles-mêmes, à suivre pour lui-même l'élan profond ? », p.10.
« Voici notre temps seul et dont nul ne sait rien sinon que nous y sommes, notre temps sans époque et peut-être sans âge, notre temps maintenant où nous ne savons plus être et pas du tout avoir été, ce temps privé (privé de quoi si pas de nous ?) notre temps solitaire, infiniment et nu comme une pierre... », p. 50.
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Danse des morts, Armel Guerne, Le Capucin, 2005, 80 pages.
Je m'interroge, je ne devrais pas. Les deux extraits ne sont ils pas légèrement antagonistes ? Cette civilisation qui s'interroge sans cesse peut elle en même temps ignorer ce qu'elle est, et ce qu'elle est n'est ce pas justement cette inépuisable capacité à s'interroger sans cesse ?
RépondreSupprimerN'est ce pas finalement là le propre de la civilisation occidentale que cette capacité à s'interroger, à se penser d'une façon qui se voudrait objective lorsque les autres civilisations se sont simplement arrêtées à construire un système ?
Beaucoup de questions, donc.
Il me semble plutôt que nous avons abandonné toutes prétentions à l'objectivité au profit d'un relativisme (nous ne valons pas mieux que d'autres) et d'un rêve de neutralité (mais nous nous voulons la mesure de toute chose). Ce qui fait que, peu à peu, par une espèce de schizophrénie, nous nous neutralisons.
RépondreSupprimerEh oui, A boire ou je tue le chien ! Lisez-en nous un peu plus. Magnifique cent-pieds
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