Chez Elmore Leonard, il n'y a pas de mystère. Très vite on sait qui est qui, on sait qui finira mal et qui finira à la case départ. Car on arrive rarement quelque part avec Elmore Leonard, ce serait trop simple, trop romancé, trop écrit. Le portrait-robot du héros léonardien est un homme solitaire au doux caractère, humble et sans avidité, presque désintéressé. C'est ce presque qui est le marqueur principal. Les personnages d'Elmore Leonard sont presque là, presque vrais, presque vivants. Leonard sait leur insuffler ce principe de vie qui passe par des dialogues d'une justesse remarquable.
Chose inattendue dans le roman noir, ce ne sont pas les rebondissements, les actes de bravoure, les crimes & les méchants qui subsistent à l'esprit longtemps après avoir refermé un roman d'Elmore Leonard. Ce sont les banalités, le quotidien, une conversation anodine entre deux personnages, un instant de mélancolie qui traverse le héros, une couleur dans le ciel. C'est le réel qui s'est incrusté là. C'est ce qui fait d'Elmore Leonard un grand écrivain.
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Stick, Elmore Leonard, Rivages, 2013, 363 pages.
Ayant voulu simplifier l'intitulé de mon blog, LE LIEN DE VOTRE LISTE DE BLOGS VERS MON BLOG NE FONCTIONNE PLUS.
RépondreSupprimerIL FAUT CHANGER CE LIEN POUR : http://vudescollines.blogspot.fr/