Pour qui se ferait encore de Cuba une belle et unique carte postale multicolore, toute clinquante des carros americanos, des fabriques de cigare où les ouvrières travaillent joyeusement en musique, des bâtisses coloniales, des salsas, des mojitos et des soleils, la lecture préalable de l'autobiographie de Juan Vivés, El Magnífico, serait une entrée en matière bien utile, avant de se plonger dans cet épisode de SAS. La barbarie s'apprend aussi et qui ne connaît pas d'avance les vrais visages des rusés Castro et du boucher Guevara, trouverait vite indigeste, voire franchement farfelu, le régime décrit par l'auteur de Mission : Cuba.
Un peuple maintenu en dessous du seuil de pauvreté, 200 000 segurosos, les agents de la sécurité d'état, sillonnant quotidiennement à pied la capitale pour noter les comportements suspects (comme par exemple manger des langoustes au restaurant, un met trop cher pour un pauvre cubain qui, pour se l'offrir, aura forcément commis quelques rapines. Il est donc bon pour deux ou trois ans de camp de rééducation), les exécutions sommaires, la torture, la peur permanente d'être dénoncé pour un oui, pour un non, les caves de la villa Marista...
Malko Linge n'est pas très chaud pour revenir dans « cette dictature tropicale, entre Kafka et Ubu, protégée par une machine totalitaire bien huilée. »
Mais bon, il semblerait que le jeu en vaille la chandelle...
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Mission : Cuba, Gérard de Villiers, 2005, 318 pages.
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